RE: resté dormir ou resté à dormir ?

Répondu

Bonsoir,

Quelle est la bonne phrase ?

« Suite à son état, Il était resté à dormir… » ou
« Suite à son état, il était resté dormir… » ?

Merci,
Virginie

VirginieK Grand maître Demandé le 30 novembre 2019 dans Général
3 Réponses
Meilleure réponse

Attetion ! Rester à +infinitif et rester pour + infinitif sont CORRECTS, selon ce que l’on veut exprimer. Voir ci-dessous le Bon usage actuel, § 908 .

Bonjour Virginie,

Si vous voulez exprimer notamment  le but, vous pouvez écrire  : il était resté à dormir, Il était resté dormir, Il était resté pour dormir.

B.U., § n° 9108 : 

– « Rester « demeurer (dans un lieu) » construit avec à ou sans préposition l’infinitif exprimant le but :

 

Restez ici à dîner (Ac.1935, art. porter )— M. de La Marche restait à dîner (SandMaupratxiii )— Restez à dîner avec nous (Barbey d’Aur.Prêtre mariéviii )— Vous resteriez à coucher (GidePaludes, p. 63)— Il ne voulut pas rester à dîner avec moi (BordeauxLe cœur et le sang, p. 55)— Restez à souper (GionoAngelo, p. 154).

Reste déjeuner avec nous (SandMaîtres sonneursxxvii )— Il fit si bien […] que Nestor resta déjeuner (CocteauGrand écart, p. 108)— Alors l’homme et la femme insistèrent si longtemps pour qu’il restât coucher […] que Meaulnes finit par accepter (Alain-FournierGr. Meaulnes, p. 65)— Il lui arrive même […] de rester dîner avec elle (ArlandOrdre, t. III, p. 83)— La cadette […] se sacrifia et resta soigner sa mère (La VarendeCentaure de Dieu, p. 29)— Vous restez dîner avec nous (HenriotLivre de mon père, p. 55)— Il faudrait […] que je reste coucher à la ferme (TroyatLes semailles et les moissons, p. 48)— Il fut prié de rester souper (H. QueffélecRecteur de l’île de Sein, p. 153).

– La présence de pour (ou afin de ) rend le but plus explicite ou marque qu’il s’agit d’une simple intention : Il fallait que quelqu’un restât pour garder la maison (HémonM. Chapdelainexii ).

-Rester à s’emploie aussi sans idée de but, simplement pour marquer l’aspect duratif de l’action exprimée par l’infinitif :

Puis ils restèrent à se contempler, face à face, l’un près de l’autre (Flaub.Éduc., III, 3)— Elle restait vingt minutes aux lavabos, à lire Nietzsche (Montherl.Jeunes filles, p. 68).

 

– Sans à , cela est exceptionnel (le Trésor n’en parle pas). Exceptionnel aussi le fait qu’il s’agit de choses : Il […] roula en boule le petit rectangle de papier et le lança dans l’eau, où il resta flotter à la surface (Robbe-GrilletVoyeur, p. 202)— Exceptionnel aussi le fait que toute idée de lieu soit absente : Duverney meurt en 1770, en restant devoir […] 1500 livres à Beaumarchais (D. Mornetdans Hist. de la litt. fr. sous la direction de Bédier et Hazard, t. II, 1924, p. 134)Rester devient ainsi un synonyme de continuer à.

– En outre (c’était la seule construction admise par Littré), rester à s’emploie avec un infinitif auquel le sujet de rester sert en quelque sorte d’objet direct. Rester à faire , c’est « devoir encore être fait ». Comp. § 912a.

 

Tout encore reste à dire (GideJournal, 21 janv. 1917). »
Prince (archive) Débutant Répondu le 1 décembre 2019

Je vous mets en garde sur les emplois exceptionnels de certains mots ou certaines constructions vieillis (pour les deux) et ce malgré leur intérêt et leur subtilité ; certains contributeurs recherchent une réponse immédiatement utilisable et d’emploi général autant qu’actuel.
La lecture de morceaux de citations du CNRTL avec leurs références n’est pas très aisée.

le 1 décembre 2019.

« Certains contributeurs recherchent … » : donc pas tous. De plus, le Bon usage appelle l’attention  des usagers sur le caractère exceptionnel ou autre (cf. la construction de Littré) de l’emploi. 

le 1 décembre 2019.
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