RE: Question de pluriel (bis)
Bonjour à tous,
tant mon relecteur qu’Antidode me disent que je dois mettre au pluriel le verbe « voir » dans la phrase ci-dessous :
[…] nous abandonnâmes côte à côte le village qui nous avait vu naître.
Or, personnellement, j’avance que ce qui a « été vu » n’est pas « nous » (pluriel), mais bien « la naissance des deux protagonistes » (singulier). Pouvez-vous confirmer laquelle des deux analyse est correcte s’il-vous-plaît ?
Merci d’avance !
Il y la règle et l’usage d’une multitude de grands écrivains…
Joëlle n’a pas tort puisqu’elle ne fait qu’appliquer la règle rappelé par Grevisse,Goosse, Hanse, etc. (même s’ils la critiquent). Et on ne peut pas vous désapprouver de retenir le singulier de vu, car une foule de grands littérateurs feraient comme vous. Voyez ci-dessous.
Le Bon usage électronique actuel, § 951 :
« Nous avons donné ci-dessus la règle reçue, et il vaut mieux s’y tenir*. Mais son fondement n’est pas assuré. Dans Je les ai vus partir , on pourrait considérer que le véritable complément d’objet est la proposition infinitive.
En tout cas l’usage est hésitant, et plus d’un auteur laisse le partic. passé invariable dans tous les cas, conformément à l’analyse que nous venons de donner : — Les dictionnaires sont ou devraient être le reflet de la civilisation qui les a vu naître (Hist. des dict. fr., p. 19). » ,
* C’et la règle qui conduit à écrire vus naître.
L’éminent grammairien Joseph Hanse (p. 648 et 649) va dans le même sens que le « G revisse ».
Au sujet de voir naître. Le village, lui, n’a rien vu ! Cela signifie que les personnes concernées par le « nous » sont nées dans ce village. Ce sont donc bien elles qui ont fait l’action de naître.
Bon confinement « nocturne » ! 🙂