RE: proposition subordonnée circonstancielle

Bonjour.
Ma question est la suivante : dans une proposition subordonnée circonstancielle, un pronom personnel sujet peut-il renvoyer à autre chose qu’au sujet de la proposition principale ? Un exemple :
« Pierre n’a pas pu mettre le bagage dans le coffre parce qu’il était trop grand ».
La phrase est évidemment très ambigüe (et devrait donc être écrite autrement !) et le « contexte » donne envie de répondre que le ‘il’ renvoie à ‘bagage’ et non à ‘coffre’.
Mais la règle grammaticale n’impose-t-elle pas que le ‘il’ ne se rapporte ni à bagage ni à coffre mais à… Pierre en tant que sujet de la proposition principale ? C’est un (vieux) souvenir de lycée qui me laisse penser cela, mais je ne trouve rien sur la question.
Ce qui me gêne, c’est l’idée de clarifier par le contexte. Il me semble que les règles de grammaire doivent être indépendantes de toute subjectivité.

jbambaggi Grand maître Demandé le 5 janvier 2018 dans Général
9 Réponses

Votre réponse signifierait que la seconde phrase est non seulement ambigüe (ce que souhaite justement son auteur) mais fautive – ce qui mettrait mettrait en cause le test, du moins rédigé avec cette question et en français (l’anglais est, à ma connaissance, plus permissif et le test y prend donc tout son sens).

Mais, telle que la question « Pourquoi les membres du Conseil municipal ont-ils interdit la manifestation ? » est posée dans votre réponse, il est impossible de répondre « parce qu’ils préconisaient la violence » en visant les manifestants puisque le groupe « les manifestants » est absent de la question.
Avec, pour question « Pourquoi les membres du Conseil municipal ont-ils refusé aux manifestants l’autorisation de manifester ? », les deux réponses – « parce qu’ils craignaient la violence » et « parce qu’ils préconisaient la violence » – deviendraient possibles.

Mais votre réponse se situe effectivement sur le terrain où je situais la question : la seconde phrase est-elle fautive (elle est clairement maladroite parce qu’ambigüe, mais cette ambiguïté est voulue par son auteur).

En tout cas, merci à toutes et à tous pour vos réponses.

jbambaggi Grand maître Répondu le 6 janvier 2018

Pendant de longues années le test de Turing, inspiré par les propos du célèbre mathématicien venu à bout de la machine Enigma, a servi à tester la capacité d’une machine à se faire passer pour un être humain. Le test en lui-même, basé sur des éléments de preuves empiriques, postule que puisqu’on ne peut réellement savoir ce qu’est l’intelligence elle-même, autant se focaliser sur la seule « pertinence » des réponses fournies par l’ordinateur même si celles-ci sont issues de programmes seulement ciblés sur la tâche à accomplir (et pour le coup fort peu intelligents).La société Nuance Communication a donc annoncé la création d’une compétition annuelle de test d’IA intitulée la Winograd Schema Challenge, une compétition pendant laquelle les « IA » seront évaluées selon des questions à choix multiples. Par exemple, l’ordinateur aura à répondre correctement à ce type de question :

– Le trophée ne rentre pas dans le sac parce qu’il est trop gros. Qui est trop gros ?

Réponse 0 : le trophée
Réponse 1 : le sac

Aussi évidentes que soient les réponses pour un être humain normalement constitué, elles demandent une véritable compréhension de la phrase et de son sens pour être choisies avec pertinence. De nombreuses questions sur le même modèle pourraient évacuer le risque d’heureux hasard statistique et permettre de dire que cette fois, la machine est réellement capable de raisonnement et pas d’une simple computation (même si sur le fond, il s’agira finalement d’une « simple » computation, peut-être d’ailleurs à l’image de ce qui se passe dans notre propre cerveau…).

À lire 

le 6 janvier 2018.
Votre réponse
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