RE: modèles (femmes) provocatrices ou provocateurs ?
Bonjour,
je suis dans une impasse, voici ma phrase :
« les modèles des photographes de lingerie sont vite catalogués de provocatrices » Dans cette phrase, « modèle » est un nom masculin mais désigne des femmes. Est-ce logique d’accorder « catalogués » au masculin pluriel ? et faut-il dire provocatrices ou provocateurs ? Merci !
Je précise que cette réponse n’a aucune visée polémique. Je le précise parce que cela ne va pas de soi, étant donné le ton de l’intervention précédente.
– Je suis entièrement d’accord concernant les noms propres. Peu importe leur genre, l’accord se fait selon le sexe de la personne
– syllepse ou pas syllepse ? Je vous cite : Une belle syllepse, c’est […] « cette personne est gentil »
Cependant, vous dites plus loin : On accorde toujours les adjectifs selon le genre et le nombre du nom qu’ils qualifient. Avec un adjectif, vous n’avez pas le choix : un modèle (même femme) est beau mais provocateur ; de même qu’une personne (même homme) est belle mais provocatrice.
—> Si je vous lis bien : si je déroge à cette règle (on accorde toujours…) si je choisis de faire le contraire (vous n’avez pas le choix ?) Je fais une syllepse ? à mon avis oui.
Cette personne est gentil = syllepse
Ce modèle est provocatrice = syllepse
On a substantif + copule + adjectif (attribut) dans les deux cas.
Voici l’exemple que donne Encyclopaedia Universalis : Jamais je n’ai vu deux personnes être si contents l’un de l’autre , dit Molière dans Don Juan, sans se soucier du genre du mot « personnes »,
Explication de E.U. : La syllepse grammaticale procède à partir d’un défaut d’accord grammatical entre deux termes dont l’un s’accorde avec l’idée qui sous-tend la proposition .
Il semble qu’il n’est pas possible de dire : j’ai rencontré une personne gentil, un modèle provocatrice : on a là une incorrection pure et simple..
Mais je me pose une question : à partir du moment où l’adjectif est son attribut, n’est-il pas « normal » que son genre puisse différer du substantif ?
On dit sans problème : cette personne est un génie.
– Concernant le pronom :
Certes, dans les phrases que vous citez, la reprise d’un nom avec un pronom d’un autre genre n’a rien de particulier . Cela tient à ce qu’il y a métaphore : c’est une brute ; il…. En effet, il est évident qu’il n’y a pas syllepse.
Mais c’est tout autre chose dans des cas comme celui énoncé par Idéopédia :
Nous avons vu les mannequins habillés de pied en cap ; elles défilaient derrière une banderole revendicative.
Idéopédia explique : Le mot « mannequin » est, grammaticalement, un nom masculin, du reste, « habillés » s’accordent naturellement en genre et en nombre avec ce nom. Le sujet de la deuxième proposition de la phrase ne renvoie plus au nom lui-même (mannequins), mais aux personnes que ce nom représente, à savoir, ici, des femmes (elles).
— >en effet un pronom reprend normalement le genre et le nombre du nom référent
et l’exemple donné par Wikipédia :
Une syllepse peut porter à la fois sur le genre et le nombre :
J’ai appelé la police, mais ils ne sont pas encore arrivés.
La notion de syllepse n’est pas toujours facile à déterminer.
J’aime bien la formule d’Idéopédia : Quand, dans l’accord, on hésite, la syllepse n’est pas bien loin.