RE: Deuxième ou second
Peut-on utiliser « second » lorsqu’il y a une suite (et à l’inverse peut-on utiliser « deuxième » lorsqu’il n’y a pas de suite) ?
Y a-t-il une tolérance ou est-ce une hérésie totale d’employer l’un pour l’autre ?
Bonjour,
Voici ce que dit l’Académie française à ce sujet.
On peut, par souci de précision et d’élégance, réserver l’emploi de second aux énoncés où l’on ne considère que deux éléments, et n’employer deuxième que lorsque l’énumération va au-delà de deux. Cette distinction n’est pas obligatoire.
On veillera toutefois à employer l’adjectif second, plus ancien que deuxième, dans un certain nombre de locutions et d’expressions où il doit être préféré : seconde main, seconde nature, etc., et dans des emplois substantivés : le second du navire.
Mais la théorie n’est pas toujours respectée par ceux-mêmes qui l’établissent. À l’entrée février l’Académie écrit dans sa huitième édition, second mois de l’année, et dans sa neuvième édition, deuxième mois de l’année.
Voici quelques extraits de la littérature qui montrent la diversité d’emploi de ces deux termes.
À ce second orateur, un troisième succéda, qui remercia les deux autres d’avoir si bien tracé ce qu’il appela la théorie de leur programme (Gide, Faux-monn., 1925, p. 1210) ;
Je traverse deux pièces dont la seconde assez vaste, et me trouve dans une troisième plus vaste encore (Gide, Journal, 1925, p. 85) ;
Un camarade s’engagea, puis un second, puis un troisième (Saint-Exupéry, Terre des hommes, 1939, p. 249) ;
Moi, la seconde personne de la Trinité, et le Père sur ses deux pieds en la personne de son Fils (Claudel, Visages radieux, 1947, p. 788) ;
Pour conclure on peut, sauf exception, employer indifféremment ces deux termes.
Question :
Lors d’une course cycliste, un coureur double le deuxième. Quelle position occupe-t-il ?