RE: Bonjour, Comment doit-on accorder « senti » dans la phrase suivante : « elle s’est senti(e) de la vocation ?
Comment doit-on accorder « senti » dans la phrase « elle s’est senti(e) de la vocation » ?
Se sentir X (substantif) = sentir en soi/chez soi X (substantif), tournure qui existe donc à la forme non pronominale : Je sens en lui/chez lui une grande détermination.
Dans la forme pronominale, le pronom réfléchi est COI (peut-être est-il analysable différemment, mais quoi qu’il en soit, il est analysable), et dans la phrase objet de la question, le COD étant placé après l’auxiliaire, le participe passé reste comme il se doit invarié. Si le COD était placé avant l’auxiliaire, on aurait l’accord :
La vocation pour le célibat qu’il s’est sentie n’a pas duré bien longtemps.
(La tournure n’est sans doute pas très usitée)
Ah, vous sentez « à vous-même » ?
Cela me semble étrange mais si vous le sentez comme cela…
Toutes les formes héritées de plusieurs siècles d’histoire de la langue ne coincident pas exactement au lit de Procuste de la grammaire scolaire. L’exemple très académique de s’arroger le prouve.
Oh, moi, vous savez, je ne sens pas grand-chose, la faute à cette gredine d’anosmie. De votre côté, il semblerait que ce soit la vue qui vous fasse un peu défaut ; aussi, cher Chambaron, vous invitè-je à ajuster vos bésicles, vous ne manquerez pas alors de constater que je n’ai pas écrit à soi-même mais en/chez soi (souligné + graissé, pourtant), ce qui sonne (pour peu que votre ouïe soit en pleine possession de ses facultés) autrement plus juste.
Se sentir + substantif et s’arroger ne sont donc pas comparables, puisque la forme non pronominale de celui-là est toujours parfaitement vivace, contrairement à celle de celui-ci qui ne l’est plus depuis fort longtemps. Le premier ne peut par conséquent être qualifié d’essentiellement pronominal ou de pronominal autonome, contrairement au second qui peut l’être, au moins dans une perspective synchronique.