Accord du verbe avec des sujets coordonnés par la conjonction ou

Bonjour,

Extrait du Projet Voltaire

singulier ou pluriel après deux noms coordonnés par « ou » ?

 

Quand « ou » coordonne deux noms au singulier,
– Le verbe se met au singulier si l’un des deux termes exclut l’autre
(le président de la République ou le Premier ministre présidera la réunion),
– Le verbe se met au pluriel si l’idée qu’il exprime peut se rapporter aux deux sujets à la fois
(la fatigue ou l’imprudence sont à l’origine de bien des accidentsUn peu plus loin , on découvre les phrases suivantes :

La force ou la ruse devrait avoir raison de sa résistance.

Òu est la cohérence ? ( La force exclut-elle la ruse ? )

Heureusement, le jeu ou la lecture vont lui changer les idées ! (lorsque l’on joue  on  ne lit pas )

Qu’en pensez-vous ?

 

 

czardas Grand maître Demandé le 20 février 2016 dans Accords

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2 réponse(s)
 

L’esprit de finesse ou de géométrie détermine la manière de gérer ce type de règle, aurait dit notre cher Blaise Pascal.
À mon sens, il ne s’agit pas là d’application mécanique, mais  de mise en regard de différents éléments qui doivent beaucoup au contexte ou à des arrière-plans culturels.

Dans le premier cas par exemple, on fait jouer le fait qu’on oppose traditionnellement la ruse  et la force face à un adversaire.  Dans l’absolu, l’une n’exclut pas totalement l’autre, mais toute stratégie s’appuie plutôt sur l’une que sur l’autre. D’où le choix du singulier.
Dans le second exemple, l’idée est que le jeu ou la lecture alternativement vont lui changer les idées, sans préjuger que l’un prenne le pas sur l’autre. D’où le pluriel.

À chacun d’évaluer où penche la balance. Ce n’est pas toujours évident…

Chambaron Grand maître Répondu le 20 février 2016

« La force ou la ruse devrait avoir raison de sa résistance. »
C’est, on ne peut le nier, ambigu. Toutefois, on peut expliquer ainsi l’emploi du singulier :
La force et la ruse peuvent être opposés, c’est le cas dans la fable de La Fontaine « Le cheval et Le loup » où le loup utilise la ruse plutôt que la force « afin de happer son malade », se faisant passer pour un médecin.
Je pense alors que dans la phrase du Projet Voltaire, on choisira soit la force, soit la ruse, mais pas l’un et l’autre. Ce n’est qu’une façon d’interpréter et de justifier cet exemple, car je le répète, c’est ambigu.

« Heureusement, le jeu ou la lecture vont lui changer les idées ! »
Là, je crois que c’est plus clair.
Dans « Le président de la République ou le Premier ministre présidera la réunion. », ce sera l’un ou l’autre, mais pas les deux.
Dans « le jeu ou la lecture vont lui changer les idées », si ce ne sera pas le jeu et la lecture en même temps, ce peut être aussi bien le jeu que la lecture qui « vont lui changer les idées », soit le jeu et la lecture, tantôt l’un, tantôt l’autre (on ne peut en dire autant de notre président et de notre Premier ministre).
Si, en effet, ce peut être aussi, seulement l’un ou seulement l’autre, rien ne permet de dire que l’un exclura automatiquement l’autre. Le pluriel me paraît ainsi mieux indiqué, faisant apparaître le jeu aussi bien que la lecture comme moyen.
La simultanéité n’est pas le meilleur critère, votre deuxième exemple le prouve, « La fatigue ou l’imprudence sont à l’origine de bien des accidents », la fatigue ou l’imprudence, mais pas forcément les deux en même temps, elles ne s’excluent pas, mais ne sont pas forcément simultanées.
Il n’en reste pas moins que, là aussi, on peut hésiter.

jean bordes Grand maître Répondu le 20 février 2016

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